Silence !

S’il le prend mal…si elle ne me répond pas…si je me trompais…je n’en fais pas un peu trop ?…ça ne servirait à rien…il ne voudra plus jamais me parler…je vais le blesser…elle ne m'aimera plus…il ne comprendra pas…elle ne m’écoute pas…je vais passer pour un monstre…je vais passer pour une idiote…

Je n’ose pas. 

Le silence fige. Les croyances, les fantasmes et les peurs. 

Le sujet qui ne dit pas demeure dans une autocensure faite d’inhibition et de frustration. Il ressasse son ressentiment, retient ses sentiments. Il pense en boucle, et ses pensées restent là, coincées dans son ventre, sa gorge ou sa poitrine. Elles prennent de l’espace. 

Mais cet espace n’est pas créatif. 

Un silence de mort. 

Ce qui n’est pas dit entrave. Empêche d’avancer. Cristallise les représentations. Et,  de fait, les relations.

Un silence de plomb. 

Toujours faut-il savoir ce que l’on veut dire. Identifier là où ça gratte, et pourquoi. 

Préciser la pensée revient à la nommer

Accéder à la pensée nommée exige un double travail : d’articulation des idées d’une part, et d’affirmation de soi d’autre part.

Cela demande du temps, bien entendu. De l’exploration, de l’acceptation et du lâcher-prise aussi. Des allers-retours, souvent. 

Oser penser ce qu’on pense ! Et l’assumer, pleinement. 

La parole n’a même pas toujours à être adressée pour être performative. Se dire à soi peut suffire à se libérer du fantasme ou de la frustration sclérosante. Celui qui parvient à (se) parler le fait pour lui, et lui-seul. La réaction de l’autre en devient secondaire, finalement.

Les mots permettent l’engagement du sujet dans le réel. Le mouvement, en somme. 

Il n’attend plus. Il avance. Il respire, enfin.

Qu’on se le dise !

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