Super Maman vs/ No Guilt Dad
Je me demande si, comme pour l’accouchement, nous sommes ‘programmés’ pour oublier la douleur de la rentrée.
Parce que chaque année c’est la même surprise.
Pour qui a des enfants scolarisés, septembre est un long tunnel dans lequel il faut rouler à 200 à l’heure si l’on veut en sortir vivants. Vivants…Vivantes ?
Il y a des Super Papas qui gèrent les papiers à remplir, les inscriptions en tous genre, les attestations à fournir urgemment, les courses de rentrée, les nouvelles chaussures, les nouveaux équipements pour le sport, les rendez-vous médicaux, le tri dans les affaires, etc. tout en gérant l’organisation du planning familial pour l’année à venir. De fait, c’est la rentrée pour tout le monde.
Il existe donc des Super Papas. Tout comme il existe des Super Mamans. On remarque pourtant moins ces dernières. Le privilège de la rareté*.
Derrière un Super Papa il y a très souvent une Super Maman. L’inverse ne se vérifie pas toujours, en toute logique avec ce qui précède.
Certaines Super Mamans sont accompagnées ou séparées de ce que j’appellerais des No Guilt Dads.
Les No Guilt Dads sont ceux-là-même qui sont fiers de dire qu’ils ont des marmots, mais ils ne connaissent ni leur pointure ni le nom de leurs doudous préférés.
Et qui n’ont que faire de reporter la charge mentale liée aux enfants - la charge parentale donc – sur Super Maman, en plus de son travail** et sans parler du reste. Rentrée ou pas.
A la décharge des No Guilt Dads, ils n’ont pas conscience du poids de cette charge mentale, puisqu’ils ne la portent pas.
Qui de l’œuf ou de la poule me direz-vous ?
Scénario 1 : La poule précède l’œuf
Puisque Super Maman gère tout, No Guilt Dad n’a rien à gérer.
Si d’aventure Super Maman demande à No Guilt Dad de l’aider (ou pire, de faire), No Guilt Dad fait en trainant la patte, fait mal ou ne fait pas du tout. Il ne sait pas faire, n’a pas le temps, ou il a mieux à faire. Alors Super Maman fait, parce qu’elle n’a pas le choix. Il y a des Super Mamans qui ne demandent même pas (ou plus).
Scénario 2 : L’œuf précède la poule
Puisque No Guilt Dad ne gère pas (il a lui-même eu une Super Maman qui s’occupait de tout), Super Maman (elle aussi a eu une Super Maman, qui lui a tout appris) s’y colle. Et ainsi de suite.
Que Super Maman et No Guilt Dad soient ensemble ou pas ne change pas grand-chose à la dynamique.
Savoir qui de l’œuf ou de la poule ne change rien aux faits. L’important repose selon nous sur les possibles leviers d’évolution :
La prise de conscience par les No Guilt Dads du poids de la charge mentale liée à l’élevage des poussins***.
La faculté des Super Mamans à ne pas porter la culpabilité induite par l’inaction des No Guilt Dads. Si No Guilt Dad ne fait pas sa part, eh bah tant pis et c’est pas grave. Même si ça pique et que Super Maman espère le meilleur pour ses enfants, elle a le choix.
Sur la durée, les enfants ne s’y trompent pas.
Je propose à chacune des parties d’organiser un ‘Vis ma vie’ pour la prochaine rentrée de septembre, d’une durée minimum d’un mois.
Allez, bonne rentrée ! Moi je vais me coucher…
*Je n’ai pas les chiffres, mais de toute évidence les Super Mamans sont plus nombreuses.
**De nos jours, la Super Maman est majoritairement une travailleuse.
***Selon nos calculs, la charge mentale d’une mère au foyer de métier pèse lourd.